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Festival Frescobaldi : William Dongois, Hadrien Jourdan, Jean-Marc Aymes, Bruno Cocset

 

Lieu du concert :
Eglise St-Germain (rue des Granges)

Heure du spectacle :
20h30

 

 

Prix des places
30.- / 20.- (AVS) / 10.- (membres et étudiants)

Artistes

William Dongois, cornet à bouquin et direction
Dagmar Saskova,
chant
Alice Julien-Lafferière,
violon
Matthias Spaeter,
luth & archiluth
Hadrien Jourdan, clavecin

Sonate e cantate spirituale in stil nuovo

De nos jours, ce qu’on a appelé dans les années 1600 la nouvelle musique est souvent associé aux fastes vénitiens alors que celle-ci, en tout cas sa théorisation théorique, est née à Florence dans les salons du compte Bardi dans les années 1570/1580. Cela tient peut-être au fait que la Sérénissime est, à cet époque, le plus grand centre d’édition en Europe. La musique de Frescobaldi, musicien romain s’il en est, est elle-même en partie éditée à Venise. Dans ce contexte, la ville de Rome [associée à la papauté et à une mouvance conservatrice] est bien souvent oubliée. Pourtant les sources historiques ne manquent pas de rappeler que la cité papale est une ville vivante en matière de musique et ce bien avant l’avénement de la «nouvelle musique».  En 1628, Vincenzo Giustiniani, humaniste, écrit: «Dans mon enfance mon père bien aimé me confia à l’école de musique et j’observai qu’étaient en usage les compositions d’Archadelt, d’Orlando Lassus, de Strigio, de Cipriano de Rore et de Filippo di Monte, estimés comme les meilleurs

des ces temps, ainsi qu’ils l’étaient dans les faits. Pour chanter à voix seule sur quelque instrument, prévalait le goût des Villanelle Napoletane, à l’imitation desquelles on composait aussi à Rome,...». Plus loin: «En la sainte année 1575 ou peu après, commença une nouvelle façon de chanter, très différente de celle d’avant, et cela, pour toutes les années suivantes ; surtout dans la manière de chanter à voix seule sur un instrument, à l’exemple d’un Gio. Andrea de Naples, du sig. Giulio Cesare Brancacci, ainsi que d’Alessandro Merlo de Rome, qui chantaient la basse avec une étendue large de 22 notes et avec une variété de passaggi nouveaux et agréables aux oreilles de tous, qui éveillèrent les compositeurs à écrire des œuvres, tant à chanter à plusieurs voix, qu’à voix seule sur un instrument». C’est dire à quel point la nouvelle musique n’est pas l’apanage des seules Florence et Venise. Concernant les années 1620, il mentionne également parmi les instrumentistes de renom G. Kapsberger. De son côté, le jésuite Anastasius Kircher en détaillant les différents genres musicaux, vocaux et instrumentaux ( stylus ecclesiasticus, stylus canonicus, stylus mocteticus, stylus phantasticus, stylus madrigalescus, stylus melismaticus, stylus hyporchematicus, Stylus symphoniacus, Stylus dramaticus.) cite abondamment Girolamo Kapsberger comme référence et donne certaines de ses compositions en exemple. «Celui-ci [Kapsberger] est le compositeur auquel la postérité doit toutes les élégances harmoniques qu'on appelle vulgairement stracinos, mordents, groppi, que les instrumentistes à cordes ont l'habitude d'appliquer au théorbe et à la lyre». Ou encore: «Anciennement, le plus célèbre parmi les musiciens qui ont cultivé ce style a été autrefois Monteverdi comme il a montré dans son Ariane. Il a été suivi sur cette route par Kapsberger qui a édité plusieurs compositions dans le style récitatif, avec jugement et connaissance et certainement elles sont très dignes pour servir d'objet d'imitation pour les musiciens.». 
Cette effervescence musicale romaine donne lieu à des musiques diverses et encore peu connues. L’oeuvre importante de Bonifazio Graziani est typique d’une musique d’église résolument de stil nuovo, utilisant de nombreux procédés de compositions décrits par A. Kircher en restant dans le cadre de la musique de la contre-réforme: clarté du texte, utilisation des affects pour exprimer les sentiments religieux. 
Frescobaldi fut probablement parmi les premiers à écrire, à Rome, des musiques modernes et si inventives. Son aura n’aura pas manquer de faire de l’ombre à nombre de ces contemporains et masquer ainsi la diversité de la musique romaine. Comme Kapsberger, c’est aussi son talent d’instrumentiste qui lui permit d’assoir en partie sa réputation. Ces instrumentistes brillants touchèrent à presque tous les styles de leur époque. On trouve ainsi dans leur oeuvre un rare équilibre entre musique vocale et musique instrumentale, cette dernière,  née autour de 1600, non liée à un texte, permet ainsi au compositeur plus de libertés. L’aspect inventif et expressif sera souvent cultivé, dans la musique, par les basses obstinées. La base harmonique de la musique, très simple, des passacailles et chaconne, sans cesse répétée mettant en valeur les différents affects du texte et les figures expressives énoncées par le soliste.

Frescobaldi Toccata cembalo

Gratiani O Qualis hodie in Caelestis

Frescobaldi Canzon per cornetto solo

Frescobaldi A pie della gran Croce

Kapsberger Sinfonia duodecima a due canti

Kapsberger: canto solo, Nigra sum motetto passagiato

Frescobaldi Sonate per violino e spinettina,

Frescobaldi Toccata

Graziani Regina Caeli del terzo libro de Motetti

Frescobaldi sonate a due canti o a tre

Toccata e Canzon detta la Vittoria per spinettina overo liuto

Ferrari Ciaccona

 

Rome et la nouvelle musique

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