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Crucifixion, Malgoir, Jourdan

 

Lieu du concert :
Eglise Ste-Jeanne-de-Chantal
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Heure du concert :
20h30

Iconographie
Andrea del Castagno (1455)

Prix des places
30.- / 20.- (AVS) / 10.- (membres et étudiants)

Musiciens

Florence Malgoire   Violon baroque
Emmanuel Balssa    Viole de gambe
Hadrien Jourdan     Orgue

La Crucifixion

En hommage au style baroque allemand de la seconde moitié du XVIIe siècle, les trois musiciens Florence Malgoire (violon), Emmanuel Balssa (viole de gambe) et Hadrien Jourdan (orgue) interprètent les œuvres de cinq compositeurs des plus représentatifs de la période.
La Sonata III (BuxWV 254) en La mineur de Dietrich Buxtehude (1637–1707) est extraite des sept sonates de l’op.1 (~1694), recueil destiné au trio violon, viole de gambe et clavier. Aux côtés de ces sonates, Buxtehude, dont nous fêtons cette année le 300ème anniversaire de sa mort, compose une quantité importante d’œuvres pour clavier parmi lesquelles il faut citer la Ciaccona en Mi mineur pour orgue. La construction de cette « danse » se base sur le principe de la variation. Grand représentant du style baroque allemand pour orgue, Buxtehude - organiste d’origine danoise et successeur à Lübeck de Franz Tunder dont il épousera la fille - s’inscrit comme le descendant d’une tradition organistique germanique.

D’une manière générale, le répertoire baroque dédie une place importante au violon. En Allemagne, les compositions de Heinrich Ignaz von Biber (1644 – 1704), Johann Heinrich Schmelzer (1620/23 – 1680), Johann Jacob Walther (1650 – 1717), Johann Paul von Westhoff (1656 – 1705) et bien d’autres encore, vont contribuer largement au développement de la technique de l’instrument en proposant une littérature souvent polyphonique. Biber, collègue de l’organiste Georg Muffat(1653 – 1704) à Salzburg et peut-être élève de Schmelzer, emploie fréquemment une écriture polyphonique pour le violon. A cette pratique – dont la sonate de Biber Die Kreuzigung extraite des « Rosenkranz Sonaten » (~1678) représente un exemple des plus spectaculaires – s’unit l’emploi de la scordature ou « désaccord ». Le ton de Sol mineur de la « Crucifixion » est soutenu par une scordature. L’accord habituel Sol-Re-La-Mi est ici remplacé par Sol-Re-La-Re dont les résonances favorisent des harmoniques du ton de Sol grâce, entre autre, à la vibration « par sympathie » des cordes à vide.  Mis à part le côté « symbolique » de la scordature, cet artifice a l’avantage de pouvoir faciliter l’exécution de certains passages polyphoniques, techniquement difficile, en modifiant le doigté. Notons que la publication du répertoire polyphonique était sérieusement compromise par les limites techniques de l’imprimerie à caractères mobiles. En 1627, les presses allemandes de Dresde n’avaient pas trouvé de solution convaincante à l’impression des passages en doubles et triples cordes du très célèbre « Capriccio Stravagante » de Carlo Farina (contrairement à certains imprimeurs italiens de Venise qui, déjà en 1629 avec l’op.8 de Biagio Marini, avaient trouvé un moyen très ingénieux pour résoudre ces problèmes techniques). Voilà pourquoi les « Rosenkranz Sonaten » n’ont peut être pas été publiées du vivant de l’auteur !
 
Quant aux œuvres de Georg Muffat (organiste allemand d’origine française), elles laissent entrevoir des influences italienne et française. L’auteur se rend à Paris et étudie avec Lully. Entre 1680 et 1682 il séjourne à Rome où il travaille avec Pasquini. Outre l’unique Sonate pour violon et continuo de 1677, Muffat destine une grande partie de ses œuvres au clavier comme par exemple la Toccata XI extraite du recueil « Apparatus musico-organisticus » publié à Salzburg en 1690. Aux publications de Muffat s’ajoutent deux volumes d’une importance toute particulière pour les précieuses informations concernant les caractéristiques des styles français et italien : « florilegium primum » (1695) et « florilegium secundum » (1698).

En Italie, l'apparition de la sonate avec des instruments « solistes » comme le violon a éloigné de la scène musicale la viole de gambe. En revanche, en Allemagne, en France et en Angleterre la pratique de la viole de gambe est restée active durant tout le XVIIe siècle. Johan Schenk (1660 - ~1710) violiste flamand de descendance allemande compose des œuvres imprégnées du style anglais (William Young et Henry Butler) et de l’école allemande pour violon (Walther et Biber). La Sonata VIII en Mi mineur de l’op.2 pour viole et basse continue illustre ces diverses influences avec beaucoup de virtuosité en faisant écho à une pratique ou tradition de plus d’un siècle : « nous appellons violes c’elles desquelles les gentilz hommes, marchantz, & autres gens de vertuz passent leur temps » (Philibert Jambe de Fer, Epitome musicale. Lyon 1556).


 

Programme  
 
Dietrich Buxtehude
Sonate III (violon, viole, continuo)
 
Adagio, allegro lento, vivace presto adagio
 
G. Muffat
Sonate pour violon et continuo
 
Adagio, allegro, adagio, allegro, adagio
 
Dietrich Buxtehude
Ciaccona en mi mineur pour ogrue
   
Johan Schenk Sonata VIII en mi mineur pour viole et BC
   
Heinrich Schmelzer
Sonata quarta
 
tranquillo, sarabande, gigue, adagio, allegro, presto
   
G. Muffat Toccata undecima per organo
 
H.I. van Biber
Kreuzigung jesu
 
Praeludium, aria, variato
La Crucifixion

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